Un jeu à découvrir : Capitaine des émotions
Cet automne, en famille, nous avons eu l’occasion de tester le jeu Capitaine des émotions dans le cadre du programme de partenariat de l’AQED.
Nous avions très hâte d’y jouer, surtout, personnellement, je l’attendais avec impatience, car le domaine des émotions est un domaine important dans ma pratique professionnelle. Je me demandais donc de quelle façon les émotions seraient abordées dans un jeu de société et surtout, comment cela pourrait être intéressant pour les enfants de participer à un tel jeu.
Il s’est avéré que nous avons tous trouvé le jeu très intéressant et adapté à tous les âges. Nous avons joué avec les enfants, les parents et les grands-parents. Force est de constater que tout le monde a des outils ou des connaissances à apprendre de ce jeu.

Le jeu se présente sous forme de plateau avec des îles. Chaque île comprend un type de questions, outils ou défis qui permettent de reconnaître, comprendre les émotions, apprendre à se maîtriser, apprendre des stratégies, à réguler ses émotions, identifier les situations qui nous déclenchent, comprendre ses propres comportements, apprendre à communiquer nos émotions, et beaucoup plus!
Il s’agit donc d’un jeu éducatif pour tous, dont le visuel est très beau et dont le niveau de difficulté est adapté pour tous.
Il existe deux niveaux de difficultés et chacun peut choisir son propre niveau de difficulté pour la partie. Le but est de répondre aux questions et d’amasser des points sur notre permis de capitaine. La première personne qui remplit son permis gagne la partie. Les points sont déterminés par les cartes. Il est extrêmement rare que quelqu’un n’obtienne pas de point à son tour de jeu car les défis sont principalement basés sur des partages. Ce qui évite la compétition et permet réellement les partages authentiques. Le tout vient avec un guide pédagogique très pertinent à l’intention des adultes et les cartes contiennent toutes des explications, ce qui en fait un jeu très riche.
Tout au long du jeu, chacun apprend à mieux communiquer et à faire la différence entre ce qu’il comprend des situations qu’il vit (avec son mental) et à plutôt apprendre à se connecter à ses émotions et ses besoins.
C’est un jeu qui permet d’apprendre l’écoute réelle et qui permet à chacun de se sentir vu et entendu lorsqu’il répond aux questions de façon authentique. De plus, le jeu permet aux adultes, principalement aux grands-parents, de raconter certains souvenirs d’enfance et de les partager avec leurs petits-enfants. Ce qui permet un rapprochement intergénérationnel et diminue la perception de l’écart entre les générations. Cela permet à tous de s’ouvrir et de développer plus de compassion les uns pour les autres.
Le jeu ouvre aussi un espace afin que les enfants puissent exprimer leurs émotions et leur permet d’être vus et entendus par les adultes présents à la partie par le biais des questions et défis. Par la même occasion, le jeu offre des pistes de solution et de réflexions à l’adulte.
Nous avons aussi beaucoup ri lors des défis physiques pour la gestion des émotions. Si on passe un très bon moment en famille, à ce moment, c’est encore plus facile de se souvenir comment réutiliser les outils pratiqués en jeu dans les réelles situations et ça aide à dédramatiser. Donc, cette partie ludique est un grand plus pour ce jeu.
À deux personnes, la durée d’une partie est de 30 minutes. À quatre personnes, une partie dure au moins 1h et peut durer beaucoup plus longtemps si on veut vraiment profiter de l’occasion pour gérer les situations qui font surface. C’est un excellent moyen d’aborder les situations plus délicates de façon ludique.
Le jeu est vraiment très facile à comprendre et très facile à jouer. La seule réelle limitation est l’égo de chacun. Ça devient un jeu très puissant quand chacun se permet de vraiment se connecter à sa vulnérabilité. Ce jeu permet alors de développer sa compassion et de mieux comprendre l’autre. C’est donc un excellent moyen d’aborder en famille les difficultés du quotidien.
Ce que nous avons moins apprécié, ce sont les questions qui étaient spécifiques à l’école. Dans notre cas, en éducation à domicile, nous avons tenté de transformer certaines mises en situation pour tenter de répondre à la question par rapport à notre vécu. Parfois, ce fut impossible. Et les fois où nous avons réussi à transformer la question, les partages étaient moins authentiques et donc moins pertinents. Mais ce n’est pas pour autant que nous allons nous empêcher d’y jouer!
En conclusion, je recommande le jeu à toutes les familles et à toutes les écoles. Les outils et apprentissages que l’on peut acquérir dans ce jeu sont clairement une excellente façon d’améliorer la communication, de diminuer les quiproquos, d’augmenter la compassion, de créer un espace de partages authentiques et donc, à moyen terme, d’améliorer la santé mentale des jeunes et celle des adultes.
Par Isabelle Cyr